Dans la presse (suite)
Dans la presse (suite)
Article de 2005, le Luxemburger Wort
Mariana Wathelet
Une œuvre libre comme une plage
Plaisir, curiosité, affection, pour Bernard Cornu, le Portugal n’est plus un pays mais un monde de découverte. La différence est sensible, et le comprendre c’est passer au-delà de la « prise » touristique, il faut descendre de la voiture et marcher pour sentir la terre, il faut respirer l’océan, il faut se donner le temps et la liberté de parler avec les habitants d’un univers qui naît et se meurt sans cesse dans la mer.
En noir et blanc, indifférent aux devises de la photographie contemporaine, désinfecté de tout virus publicitaire, le travail de Bernard Cornu est libre comme les plages qu’il découvre, fragile comme l’eau sous le coucher du soleil, simple et plein de bon sens comme les visages des hommes et des femmes que le photographe rencontre et qu’il pourrait nommer « immortels » faute de les connaître.
Les photographies évoluent constamment depuis 25 ans, le temps de découverte que Bernard Cornu s’est accordé et se donne encore pour sillonner le Portugal. Méthodique, attentive, attirée en égale mesure par le large et par le minuscule, l’œuvre de Bernard Cornu est une instance authentique. Synonyme de gestualité capable de faire revivre les bonnes vieilles légendes, la photographie évoque le Portugal à travers ses propres vérités.
Terre géographique, mais aussi spirituelle, historique et culturelle, le pays se revendique, (et à travers son travail, Bernard Cornu prend note, persiste et signe), comme un espace dans lequel la nature accueille et enseigne l’homme.
Une fillette debout sur la plage, des barques, des sardines, un oiseau, une ruelle, une ville, des pierres, quelques maisons, une femme qui coiffe une vieille, c’est à travers la modernité et l’éloquence de la pellicule que le Portugal dit au monde qu’il n’appartient pas uniquement aux jeunes cœurs amoureux de vacances et de mythes mais aussi à tous ceux, qui à force de vivre, réinventent en bordure de l’océan le rêve et les poèmes de la terre.
Mai 2002 - Centro Portugûes de fotografia
Maria do Carmo Serén
...C'est avec un regard de tendresse désenchantée que Bernard Cornu construit ces images qu'il ajuste à ses phantasmes et ses hallucinations. Ce sont des images critiques, naturellement. Non des photographies de contemplation passive. Elles révèlent ce que dans la représentation on prétend maintenir caché, elles récusent l'ordre symbolique qui codifie cette représentation. Par la même elles justifient sa propre limite, où cet ordre se rompt, où semble se perdre l'intentionalité du dire.
Bernard Cornu se trouve à cette frontière entre l'idéal de représentation, de capter le moment qui, en tout cas, suspend et isole, et l'approche de l'expression de l'indicible...Parfois nous retrouvons comme chez Robert Frank, la formulation de l'incapacité d'expression de l'image photographique et la liberté ambigüe que celle-ci nous concède...Ce que Bernard Cornu nous dit avec ces compositions qui s'estompent dans la régularité d'un espace ouvert, composant des simulacres d'autres choses, s'approchant de l'impossibilité d'exister ( le déséquilibre du pêcheur comme source et raison de son équilibre tendanciellement linéaire, les tentes construites par le filet qu'on étend à sécher sur la plage, la transformant en l'évocation d'un Sahel) se perd dans la nécessité de dire.
1999 - Jacques Fressard - Journaliste et Maître de conférence à l'université ParisIV; Chroniqueur à la Quinzaine Littéraire
....A la variété des motifs correspond en tout cas chez Bernard Cornu une diversité de registres et de styles. Il n'est pas l'homme d'un système ou d'une école, mais quelqu'un qui prend son bien et manie son outil librement selon l'occasion. Ainsi n'hésite t-il pas dans les images nocturnes des cérémonies de Fàtima, à remettre ses pas dans ceux des pictorialistes pour de superbes clairs-obscurs dans le goût des tenebrosi italiens ou de Georges de la Tour. Ce qui ne l'empêche pas de pratiquer avec brio la photo de reportage, l'instantané sans retouches ni manipulations dont la réussite tient d'abord à l'heureuse seconde du déclic, comme en cette vue d'une tourada de village, où l'aficionado se retrouve tête-bêche sur la bête. Ailleurs, son travail rejoint les voix de l'art abstrait; sous la trieuse en ombre chinoise, l'amas chaotique des sardines fait songer aux pliages de Simon Hantaï, et les carapaus vidés, mis en rangs à sécher sur leurs claies, évoquent les lignes fuyantes d'un Vieira da Silva. Bref, peinture et photographie, comme à l'origine, ne cessent de s'influencer réciproquement, et la quête d'une spécificité photographique se trouve renvoyée au rayon des chimères. Fidèle à lui-même, Bernard Cornu se garde de théoriser son propos, mais il l'étaye d'une riche moisson.
du 5 décembre 2013
Article du 26 Juillet 2014, Le Télégramme
Philippe Delacotte
Bernard Cornu expose 70 photographies prises entre 1988 et 2010 dans la patrie de José Saramago, à la Tour Bidouane, célèbre tour malouine ; "un lieu magnifique qui met en valeur les photos" dit le photographe, adepte de l'argentique. D'ici Dimanche 27 Juillet, autour de 5000 personnes auront découvert le travail du photographe....Un homme pensif face au Tage ; la récolte de goémon sur une plage ; des instantanés du célèbre tramway jaune de la ligne 28...Le spectateur est transporté dans la féerie Lisboète, plongé sur un littoral tourmenté et transporté dans une campagne grillée de soleil. Sur le livre d'or s'alignent les compliments de portugais, vantan la qualité de l'exposition ; des compliments qui vont droit au coeur du photographe lusitophile
Article du 29 juin 2014, Le Télégramme
Carole Le Béchec
"Portugal, un voyage dans le temps" raconte le pays, ses habitants et son âme....Près de 70 photographies noir et blanc sont présentées. Dans l'espace minéral de la Tour Bidouane, le soleil jaillit des lieux et des personnages, et réchauffe les murs de granit. Campagne, mer, ruelles de Lisbonne, montrent des habitants "le regard toujours tourné vers l'horizon, le large" ; plus qu'une Saudade, l'identité portugaise est d'abord issue des paysages si particuliers qui forgent l'âme portugaise.
du 22 avril 2015
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